On croit souvent vivre le pire jour de sa vie mais non… Un jour ou l’autre un jour «encore pire » s’ annonce…

Je pense que cette fois nous avons bel et bien touché le fond.

Nous l’avons cherché, chacun notre tour je pense… à jouer avec le feu pour nous voir… la première fois toi, cette fois moi. Pourquoi j ai pas accepté de te voir sur un parking plutôt que si près de chez moi… je ne sais pas… pour quelques minutes je me suis dit qu il n y avait pas de risques… pas de danger.

Quand tu m’as dit c’est D mon dieu…  j y ai pas cru… je me suis cachée derrière ta voiture j ai attaché la chienne…  tout se brouille dans ma tête à cause de la peur que j ai ressenti…  D est sorti de sa voiture et s est avancé vers nous en hurlant, tu as démarré en trombe il y a eu des cris tu es parti… D s est avancé vers moi m a gifflé deux fois violemment… « Tu rentres tu fais tes valises tu fous le camps… » Dans ton rétro tu l as vu me frapper tu as fait demi tour… tu avançais tu reculais avec ta voiture D a pris des gros cailloux et les lançait sur ta voiture… Je me suis interposé entre D et toi… je le retenais… tu ne capitulais pas… je te faisais signe de partir mais non tu restais… au final je suis partie avec le chien en courant… je suis rentrée pensant que D suivait… mais il n arrivait pas.

J ai dit à L on est morts, il nous a vus. Ils se battent. Je regarde par la fenêtre je vois les deux voitures au bout du chemin… L part pieds nus en courant… je ne sais pas ce qui se passe.  Je cherche en tremblant des sacs poubelle j y mets quelques vêtements, des affaires de toilette… j entends hurler au sous sol… je descends… L arrive. « Maman viens vite ! » je descend en trombe… D est affalé sur le congel il hurle « j ai mal mon genou est foutu il part » il est affolé je le lis dans ses yeux… Je lui dis "j appelle le SAMU" je monte chercher le tel. Nico descend de sa chambre affolé. Je lui dis la vérité « ton père m’a suprise avec R, ils se sont battus »  je redescends au garage… il n est plus là… je le vois sautiller en direction de chez ma mère je le suis. Je l aide à monter les escaliers il souffre il crie « j ai mal ma jambe est foutue » je rentre et je dis froidement à maman « le malheur est arrivé j ai besoin de toi » elle reste calme et va vers D on le fait rentrer tant bien que mal dans la cuisine il s assoit. J appelle le SAMU. La femme du standard me demande à plusieurs reprises comment c est arrivé ? je lui dis que je ne sais pas que mon mari souffre qu il ne veut pas parler… je veux rien dire de ce qui s’est passé… elle s’énerve… je lui dis « madame, mon mari souffre je veux une ambulance svp » elle capitule froide et désagréable.

On attend en silence. Une demi-heure passe. Le Samu n arrive pas. David est sale il veut ses vêtements propres on lui apporte il en bave pour s habiller et mettre des chaussures. Il refuse qu on l’aide. Le SAMU arrive, deux hommes. Ils part avec eux sur ses jambes en boitant et en s’appuyant sur l un d eux. Le second vient vers moi. Je suis restée à l’écart. Il me dit « j ai bien senti la tension entre vous et votre mari il ne faut pas culpabiliser parlez à votre médecin cherchez la meilleure solution » il croit qu on s est disputé et que je lui ai foncé dessus avec la voiture…

Le SAMU part. Les enfants sont traumatisés. Je leur dis de rester avec leur arrière grand-mère et maman et moi on part à l hopital une heure plus tard. Je suis sur une autre planète mais je dois être forte. Je n ai pas le choix. Maman ne me fait pas la morale, elle m’épaule, j’apprécie. Nous arrivons aux urgences, pas une place assise en salle d attente le hall plein… nous attendons… on nous dirige rapidement vers D il est dans un fauteuil roulant et part à la radio… pas un regard pour moi pas une parole… il répond par oui ou non à maman du bout des dents…

On attend deux heures assis en silence pour voir un médecin. Un interne regarde les radios et dit y a pas de fractures je ne vois rien je vais voir avec le traumatologue. A nouveau deux longues heures d attente en silence, dans une chaleur insupportable. L interne revient et dit il faudra faire en externe un irm et reprendre rv avec les résultats ça peut être les ligaments de touchés faudra voir avec un chirurgien orthopédique… Il faut aller chercher béquille, attelle et calmants à la pharmacie de garde. Je sors D en fauteuil roulant dans le hall… Je dois aller chercher la voiture. Je le laisse avec maman et je pars chercher la voiture. Je ne sais plus où j en suis. Je pars droit devant moi. Je marche les pensées se mélangent… je fonce droit devant… puis je me dis mais… où je vais ? la voiture n est pas là… j ai pas pris la bonne rue. Je reviens sur mes pas… je suis perdue… j arrive dans la voiture je t envoie un ou deux sms la situation n est pas brillante… ni pour toi ni pour moi… je ne peux pas t ecrire.. j ai mis un temps fou pour arriver à la voiture et je me trompe de route… j arrive enfin à l hôpital. Il sautille jusqu ‘à la voiture il souffre il en bave pour monter… on démarre… on va à la pharmacie de garde. Il me guide je ne sais plus où j en suis… je vais à la pharma seule et on rentre…

Les enfants s inquiètent, veulent rentrer à la maison. D pleure en sortant de la voiture chagrin sûrement et beaucoup de souffrance physique. C est terrible de monter les escaliers… dès qu on arrive dans le couloir il me crie « tu prends tes affaires tu fous le camps je ne veux plus te voir tu me laisses la carte bancaire tu rentres le ford tu prends la 205 » je m exécute. Je prends des sacs poubelle je les remplis je les donne à maman je prends mon ordi mon chargeur tel… je pars. Il est à la fenêtre il regarde ce que je fais. Maman est partie chez elle… Je démarre… Nico arrive. Il ne comprends rien. Je lui dis « ton père me fiche à la porte, je vais chez maman. Reste avec papa et occupe toi de lui. N les affaires des parents c est une chose mais l amour que j ai pour toi en est une autre. Je t aime de tout mon cœur tu le sais. J ai besoin de toi. » Il est perdu, sous le choc, il me dit « moi aussi t’en fais pas »

Je ne sais plus à quel moment je lui ai parlé de toi mais je m entends lui dire « mais je l aime ! » … dans l affolement, la peur… je ne sais plus..

Je rentre mes sacs chez maman… je ferme la porte. La voiture est cassée je n ai rien regardé je m en fou.

On commence à se parler par sms je suis en soucis pour toi... je veux savoir ce qui s est passé entre le moment où je suis rentrée et le moment où je vous vois au bout du chemin...

"je suis revenu parce que j avais peur pour toi et quand je l ai vu te frapper dans mon cerveau ça a fait tilt sur le coup comme si plus rien n avait d'importance. J ai tout dit aux gendarmes. J y suis allé pour faire constater l'état de ma voiture, démollie... j ai pas menti j ai dit que c'était de ma faute, dans les détails..; le flic m a fait comprendre que je n avais que ce que je mérite

Depuis le temps que D me menaçait, il pensait rire en me regardant fuir, il ne s attendait pas à ce qui est arrivé. Il s était dit une tapette il va se barrer en courant. Il a rien vu venir. Il s est accroché à ma portière, je l ai trainé sur deux trois mètres en reculant, il m a roué de coups je ne lui en ai pas rendu un seul mais ça a attisé ma haine, terrible. Il est retourné à sa voiture en boitant, je l ai coursé jusqu'à chez toi, traqué jusqu'à la boite aux lettres... et je voulais lui faire peur.. ça il ne s y attendait pas... il me criait mais t es complètement taré ma voiture est foutu, t es malade... Quand L est arrivée il était à bout".

Tout se mélange dans nos sms. Tu me fais peur. Tu me dis s il porte plainte je vais finir en taule ma vie est fichue je vais avoir un casier judiciaire je vais être enfermé...  ça tourne dans ma tête... tu me sors c est une tentative d homicide..."

Je ne veux pas qu il t arrive tout ça. Je réalise qu'on touche le fond... la peur les regrets la douleur de te perdre déjà tout se bouscule en moi...

On s'écrit très tard. Un tambour s en donne à coeur joie dans ma tête... ça tappe fort...

J'écris à N et là tout s effondre aussi...

"je pense à toi très fort je t aime, prend soin de ton papa. Tu as super bien géré je suis fière de toi, j ai besoin de toi aussi tu sais"

"Oui c est bon j ai déjà réfléchi à comment réparer tes bêtises. Tu te rends compte que tout ça c 'est de SA faute et tu l'aimes quand même il aurait pu tuer mon père et t'as que ça à dire ?"

"il ne l a pas fait Nico, et c est ton père qui s est jeté sur nous, R partait et quand il a vu que ton père me frappait il a fait demi tour

"Maman arrête on va faire simple c est lui ou moi réfléchis et si je le recroise... bref ! réfléchis à ça tous les problèmes depuis le début c'est lui

"je savais que tu comprendrais pas et que je dois me sacrifier

"Arrete c'est pas un sacrifice merde t as une vie des enfants un mari et tu fous tout en l air. Arrête de le voir !

"mon mari je l ai perdu il pardonnera plus..; fo l accepter

"on verra mais merde

"oui merde comme tu dis... je souffre

"Et moi ? et Laura ? et Papa ? tu crois qu on souffre pas ? et le seul qui en a rien à foutre

"il souffre... si

"ben franchement je ne veux plus le voir et péter des cables comme ça en sociéé il aurait pu le tuer

"c'est ton père qui a commencé et retiens juste qu'il est revenu par peur pour moi bref tu comprendras quand tu seas plus grand je t aime je suis malheureuse j ai ce que je mérite

"j ai 18 ans et je comprends que il avait pas à venir et en plus il a été dangereux envers mon père

"ton père a attaqué il a fracassé la voiture de R il lui a cassé la gueule ils se doivent rien

"franchement je sais pas... bref 

"je sais que tu es perdu laissons faire le temps je t aime n oublie jamais ça. et si j en suis là dis toi qu 'il y a peut être des raisons... bref comme tu dis..

"à demain bonne nuit et que la nuit te porte conseil"

"je sais que comme tu es je n'ai à attendre aucune compréhension de ta part. C est pas grave c est comme ça. L a besoin de toi et votre père a besoin de vous. Bonne nuit alors je suis là si tu as besoin.

Tout s effondre encore et encore. Ma vie, nos vies se transforment en châteaux de cartes... les cartes s écroulent les unes après les autres... J ai joué et j ai tout perdu, même toi... la liberté est à deux pas mais même libre notre amour sera interdit... N est une barrière insurmontable je ne veux pas le perdre. Toute ma vie des barrières se sont dressées devant moi à chaque fois que j'étais heureuse... C'est la troisième fois que je perds TOUT.

La seule chose qui importe c est qu il n y ait pas de poursuites contre toi.Tu t es calmé et ta peur est tombée. Je te raconte avec Nicolas..Tu me dis "Les enfants d abord. il faut que tu récupères ton foyer, écris moi jusqu'à ce que tout soit rentré dans l ordre  et on coupera les ponts. Je t en voudrai jamais, je te promets que je vais surmonter tout ça comme un adulte...

Ne t en veux jamais...

Tu le récupèreras... il n attend que ça pour t aider.. j ai décidé de l accepter et de ne pas te retenir...

on vit la même chose la même souffrance... ça nous empêche pas de nous retrouver quand les enfants auront grandi !"

Quoi te dire ? je vais tout faire ré-exploser dans trois ans, à 54 ans ? tu en auras 23 ? non R, c est fini... il n y aura pas de suite..;

tu vas aller au lycée, faire ta vie et me garder dans un coin de ton coeur comme je te l ai déjà dit mille fois... La seule différence c'est que le moment est arrivé...

on a joué, on a perdu, il faut assumer à présent... en adultes comme tu dis... même si on souffre à en crever...

Je veux le meilleur pour toi... même si hélas...ça ne m'inclue pas...